Violence, quelle violence?

Les types de violence – Fin à la violence faite aux femmes et aux filles
La violence envers les femmes et les filles ne se limite pas à la violence physique. Elle englobe la violence verbale, de même que les gestes et actes criminels qui cherchent à dégrader, à humilier ou à blesser une femme ou une fille. Le mot « violence » tend à évoquer plus particulièrement la violence physique, mais la violence prend plusieurs autres formes. Dans les contextes où il existe un rapport d’autorité ou de dépendance entre la personne utilisant la violence et sa victime, on préférera parfois, selon le cas, les termes « abus », « sévices », « exploitation », « maltraitance » ou « mauvais traitements ». C’est toutefois le mot « violence » qui reste le plus général.
Les mauvais traitements corporels
Les mauvais traitements corporels, qu’on nomme sévices en langage juridique, consistent à utiliser intentionnellement la force contre une personne sans son consentement. Ils comprennent les voies de fait. Les mauvais traitements corporels peuvent causer des lésions ou des blessures corporelles pouvant laisser des traces à long terme. En voici des exemples :
• Les poussées ou les bousculades;
• Les coups, les claques ou les coups de pied;
• Les pincements ou les coups de poing;
• La strangulation ou les gestes provoquant l’étouffement;
• Les coups de couteau;
• Les blessures par balle;
• Le lancement d’objets;
• Les brûlures;
• L’immobilisation d’une personne en vue de permettre à une autre de la frapper;
• La séquestration et le ligotage;
• Le meurtre.
Tous ces actes sont des crimes au Canada.
La maltraitance sexuelle (d’une ou un adulte)
La maltraitance sexuelle comprend :
• Les attouchements ou activités sexuelles sans consentement;
• La poursuite d’un contact sexuel après qu’une personne ait demandé à l’autre d’arrêter;
• L’utilisation de la contrainte pour forcer une personne à prendre part à des actes sexuels dangereux ou humiliants.
Tout contact sexuel avec une personne sans son consentement est un crime. C’est ce qu’on appelle une agression sexuelle. La maltraitance sexuelle englobe les attouchements sexuels ou les activités sexuelles forcés dans le cadre d’un mariage, d’une union de fait ou de fréquentations amoureuses. Même dans un mariage, une personne ne peut forcer l’autre à avoir des contacts sexuels.
Abus sexuel (maltraitance sexuelle d’un enfant)
Des lois spéciales protègent les enfants contre l’exploitation et l’abus sexuels. Il y a abus sexuel lorsqu’une personne adulte profite d’un enfant pour des motifs sexuels. L’abus sexuel ne suppose pas nécessairement un contact physique.
Par exemple, on peut parler d’abus sexuel lorsqu’une personne adulte fait une remarque à caractère sexuel à un enfant ou, encore, observe ou filme en secret un enfant pour des motifs sexuels. L’abus sexuel comprend :
• Tout contact sexuel entre un adulte et un enfant de moins de 16 ans;
• Tout contact sexuel avec un enfant de 16 à 18 ans sans son consentement;
• Tout contact sexuel avec un enfant de moins de 18 ans dans un but d’exploitation.
Tout contact sexuel entre une personne adulte et un enfant de moins de 16 ans est un crime. Au Canada, l’âge du consentement sexuel est de 16 ans, mais des exceptions s’appliquent si l’autre personne est à peu près du même âge que l’enfant.
De plus, les personnes de moins de 18 ans ne peuvent légalement donner leur consentement pour une activité sexuelle visant à les exploiter. Cela comprend la prostitution et la pornographie, de même que toute situation où une personne en position d’autorité, ou avec laquelle l’enfant a un lien de confiance ou de dépendance, entretient avec lui une forme d’activité sexuelle. Cette personne peut être un parent, un beau-parent, un grand-parent, une sœur ou un frère plus âgé, une enseignante, un enseignant, une entraîneuse ou un entraîneur.
La violence émotive ou psychologique
La violence émotive ou psychologique se produit lorsqu’une personne emploie des paroles ou des gestes pour contrôler, effrayer ou isoler sa victime, ou porter atteinte à son estime personnelle. On l’appelle aussi violence psychologique. En voici des exemples :
• Rabaisser, crier des noms ou des insultes;
• Engueuler une personne de façon constante;
• Empêcher une personne de voir ses amies ou amis ou, encore, les membres de sa famille;
• Se moquer des croyances religieuses d’une personne ou l’empêcher de pratiquer sa religion (violence spirituelle);
• Contrôler la tenue vestimentaire d’une personne (adulte), les endroits et les gens qu’elle fréquente;
• Empêcher une personne (adulte) de sortir, de suivre des cours ou de travailler si elle le souhaite;
• Menacer une personne de la faire expulser du pays si elle ne se comporte pas d’une certaine manière;
• Menacer une personne d’en blesser une autre;
• Détruire les effets personnels d’une personne, blesser son animal de compagnie ou menacer de le faire;
• Intimider ou humilier une personne (y compris sur Internet).
Certaines formes de violence émotive sont des crimes, notamment : la traque furtive, les menaces de blessures, le harcèlement téléphonique, l’intimidation volontaire ou l’incitation au suicide. Il existe bien d’autres formes de violence émotive qui ne sont pas des crimes, mais peuvent quand même causer du tort et conduire plus tard à des actes criminels.
Si un enfant est victime de violence émotive, les services de protection de l’enfance peuvent intervenir et retirer la garde de cet enfant à ses parents.
L’exploitation financière
Il y a exploitation financière lorsqu’une personne utilise l’argent ou les biens matériels pour tirer avantage d’une autre ou la contrôler. L’exploitation financière peut inclure :
• S’approprier l’argent ou les biens d’une autre personne sans sa permission;
• Retenir l’argent d’une personne pour l’empêcher de s’acheter des biens;
• Forcer une personne à signer des documents pour vendre des biens qu’elle ne veut pas vendre;
• Forcer une personne à modifier son testament;
• Empêcher une personne d’accéder à l’argent de la famille pour répondre à ses besoins fondamentaux ou à ceux de ses enfants.
La plupart des formes d’exploitation financière sont des crimes, par exemple le vol et la fraude. L’exploitation financière englobe également les situations où une personne tente de tirer un avantage financier d’une autre, comme dans les cas de fraude dotale.
La traque furtive et le harcèlement criminel
La traque furtive (stalking) est une forme de harcèlement qui est considérée comme criminelle. Elle prend la forme d’un comportement répété qui amène la personne visée à craindre pour sa sécurité ou celle d’un être cher. En voici des exemples :
• Épier une personne ou la suivre dans ses déplacements;
• Menacer une personne au point où elle craint pour sa sécurité;
• Menacer les enfants, la famille ou les animaux de compagnie d’une personne, voire des gens avec qui elle entretient des liens d’amitié, dans le but de lui faire peur;
• Téléphoner à répétition ou envoyer des cadeaux à une personne qui a déjà indiqué ne pas vouloir de contacts.
La négligence
Les conjointes et conjoints (mariés ou en union de fait) ont le devoir de prendre soin l’un de l’autre. Les adultes ont le devoir de prendre soin de leurs enfants à charge, ainsi que de leurs parents à charge. Il y a négligence lorsque, dans une famille, une personne ayant le devoir de prendre soin d’une autre ne satisfait pas à ses besoins fondamentaux. La négligence comprend :
• Le défaut de fournir de bons aliments ou des vêtements chauds;
• Le défaut de fournir un logement sécuritaire qui est adéquatement chauffé;
• Le défaut d’offrir un niveau convenable de soins de santé ou d’hygiène personnelle ou de donner les médicaments requis;
• Le défaut de prévenir les blessures corporelles;
• Le défaut d’assurer une supervision adéquate (si nécessaire).
On peut aussi parler de négligence lorsqu’on laisse une personne seule trop longtemps si elle est blessée ou ne se sent pas bien.
Certaines formes de négligence sont des crimes au Canada, notamment l’abandon d’un enfant et le défaut de pouvoir aux nécessités de la vie. Si des parents négligent un enfant, les services de protection de l’enfance peuvent intervenir et leur retirer la garde de cet enfant.
La violence commise au nom d’un soi-disant « honneur »
La violence fondée sur un soi-disant « honneur » est une violence commise contre une personne par des membres de sa famille pour protéger l’honneur familial. La victime est généralement de sexe féminin et s’est comportée d’une manière que sa famille croit honteuse ou déshonorante. Voici des exemples de comportements qui peuvent être reprochés à une victime de violence fondée sur un soi-disant « honneur » :
• Fréquenter des garçons ou leur parler;
• Avoir des relations sexuelles hors mariage;
• Porter des vêtements jugés inacceptables par les parents;
• Refuser un mariage forcé.
Les membres de la famille croient que l’utilisation de la violence restaurera la réputation familiale. Les types de violence peuvent inclure dans ces cas :
• Les raclées;
• La séquestration;
• Les menaces;
• L’incitation au suicide;
• Le meurtre.
Ces actes sont tous des crimes.
Mariage forcé
Il faut distinguer mariage forcé et mariage arrangé. Dans les mariages arrangés, les deux personnes consentent à se marier. Dans le mariage forcé, il y en a au moins une des deux qui n’est pas consentante.
Les membres d’une famille ont parfois recours à la violence corporelle, à l’enlèvement, à la séquestration ou à la violence émotive pour forcer la personne à se marier. Même si les parents croient que le mariage est le meilleur parti pour leur enfant, ils commettent un crime s’ils essaient de l’y contraindre par des menaces ou la violence.
Pour obtenir des renseignements sur les principaux indicateurs de l’étendue et de la gravité de la violence envers les femmes; les facteurs de risques de la violence envers les femmes; et la justice pénale et les interventions en matière de violence envers les femmes, veuillez consulter la publication Mesure de la violence faite aux femmes : tendances statistiques.

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