Tâches égales, salaires égales?

POURQUOI LES FEMMES GAGNENT-ELLES MOINS QUE LES HOMMES? Synthèse de connaissances tirées de microdonnées canadiennes
Le Réseau canadien des Centres de données de recherche (RCCDR) publie sur son site sa plus récente synthèse des microdonnées d’enquêtes canadiennes portant sur les écarts salariaux entre les hommes et les femmes. Réalisée par la consultante Carole Vincent, « […] cette synthèse examine quatre hypothèses souvent avancées pour expliquer les écarts salariaux entre les hommes et les femmes ». Ces hypothèses sont les suivantes :
•Les femmes sont surreprésentées dans les professions et les métiers moins bien payés.
•Les femmes attachent plus d’importance aux attributs non pécuniaires de leur emploi.
•Les responsabilités familiales plus lourdes des femmes les amènent à rechercher des emplois qui leur permettent de mieux équilibrer travail et vie personnelle.
•Les stéréotypes de genres en milieu de travail tendent à récompenser un modèle de travail qui correspond davantage à celui des hommes.
En plus d’évaluer le bien-fondé de ces hypothèses, l’auteure cherche à mieux comprendre comment les écarts salariaux ont évolué et subsisté au Canada.
Faits saillants :
•« Les écarts de salaires entre les hommes et les femmes se sont atténués au cours des dernières décennies, mais ils demeurent importants encore aujourd’hui, même parmi les jeunes générations plus scolarisées. »
•« Moins du tiers des écarts de salaires peut s’expliquer par les différences entre les hommes et les femmes quant à leurs caractéristiques productives, par exemple le niveau de scolarité atteint, le métier ou la profession exercés, le nombre d’années d’expérience accumulées, le nombre d’heures travaillées ou le secteur d’activité où ils et elles travaillent. »
•« Les choix éducationnels et professionnels des femmes, en particulier le fait qu’elles sont peu présentes dans certains métiers et professions, est le facteur explicatif le plus important des écarts salariaux.
•« L’hypothèse voulant que les femmes soient davantage intéressées que les hommes par les aspects non pécuniaires d’un emploi bénéficie d’un certain soutien empirique. Mais la contribution de ce facteur aux écarts salariaux est relativement faible comparée à la portion des écarts imputables aux choix éducatifs et professionnels. »
•« Les femmes qui ont des enfants gagnent moins que les femmes qui n’en ont pas. Cette “pénalité du bébé” demeure même quand on prend en compte le fait que la productivité des mères et leur capital humain pourraient être affectés par les interruptions dans leur carrière due à une grossesse ou par les conflits qu’elles vivent entre leurs responsabilités familiales et professionnelles. »
•« Il est difficile de documenter l’existence de préjugés et de stéréotypes de genres en milieu de travail et surtout de cerner leur rôle dans les inégalités salariales au moyen d’analyses statistiques, mais des indications suggèrent qu’ils pourraient jouer un rôle dans certains milieux, comme les secteurs traditionnellement masculins ou ceux qui offrent des occasions d’occuper un emploi atypique. »
•« Les jeunes femmes portent souvent un jugement défavorable sur leur propre capacité de remplir les exigences scolaires ou professionnelles requises pour réussir dans un emploi donné. Il est donc important que les interventions visant à diversifier les intérêts vocationnels des filles soient conçues de sorte à renforcer leur confiance en leur efficacité en leur permettant de faire des expériences concrètes qui leur donnent l’occasion de constater qu’elles ont les compétences nécessaires. »
•« Puisque les responsabilités des femmes envers les enfants semblent influer à plus long terme sur le revenu des mères, il serait aussi important d’encourager un meilleur partage de ces responsabilités au sein des couples et une plus grande implication des pères. »
•« Au milieu des années 1970, moins de la moitié des femmes canadiennes de 25 à 54 ans étaient présentes sur le marché du travail; aujourd’hui, cette proportion s’élève à plus de 75 pour cent. »
•« Il y a 20 ans, le pourcentage des femmes de 25 à 54 ans ayant fait des études postsecondaires était inférieur à celui des hommes; aujourd’hui, la situation est inversée. »
•« […] en 1988, le salaire horaire moyen des femmes qui travaillaient à temps plein au Canada représentait 76 pour cent de celui des hommes ; ce ratio est passé à 83 pour cent en 2008, puis à 87 pour cent en 2011. Chez les plus jeunes, le ratio a atteint 90 pour cent en 2008. L’écart entre les gains horaires des hommes et des femmes est passé de 24,3 cents en 1988 à 18,9 cents en 1998 puis 16,7 cents en 2008. C’est à l’extrémité inférieure de la distribution des revenus que la diminution a été la plus importante (de presque 12 cents) et à l’extrémité supérieure qu’elle a été la moins importante (de moins de 7 cents). »
•« […] la partie expliquée des écarts salariaux est relativement faible alors que la partie inexpliquée […] est substantielle – elle augmente même à mesure que les écarts salariaux s’atténuent au fil des ans, passant de 62 pour cent en 1987 à un sommet de 92 pour cent en 2007.»
Autres sources en lien avec l’équité salariale :
BERGERON, Isabelle. « Les femmes n’ont toujours pas le salaire qu’elles méritent », Coup de Pouce, [en ligne],2 octobre 2013.
FORTIER, Francis. « 11 novembre : jour du souvenir de l’inégalité salariale », Journal de Montréal, [en ligne],1er novembre 2013.
RÉDACTION DU JOURNAL MÉTRO. « Encore du chemin à faire pour l’équité salariale », Métro, [en ligne],
4 décembre 2013.

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